Mark Carney
Président du Conseil Consultatif
Canada 2020
Pendant les Fêtes, les Canadiens et Canadiennes aiment passer du temps avec leur famille et leurs amis pour célébrer, renouer, faire le bilan de la dernière année et discuter un peu de l’avenir.
Je ne sais pas s’il en est de même pour vous, mais au cours de cette période des vacances, je commence à songer à ce que je pourrais faire différemment pendant la nouvelle année, à la manière dont je pourrais faire mieux. Certaines années, je décide de faire plus d’exercice, de commencer un nouveau passe-temps ou d’apprendre à jouer d’un instrument. D’autres années, je prends la résolution d’être plus présent ou de ne pas parler en mal des autres.
Parfois, nos résolutions peuvent sembler très importantes parce qu’un événement marquant va se produire dans notre vie : l’obtention d’un diplôme, un mariage ou un divorce, l’achat d’une maison ou le passage à la retraite. À ces momentslà, nos résolutions ont davantage de force, avec un nouveau sentiment d’urgence.
L’année 2025 s’annonce comme étant l’une de ces années pour le Canada. Nous sommes à un moment crucial de notre histoire :
– La menace de tarifs imposés par l’administration Trump pèse. L’adoption d’une approche appropriée permettra de protéger la croissance économique pour les générations futures. Mais également, si nous n’agissons pas de manière stratégique ou si nous sommes soumis, nous mettrons à risque bon nombre d’emplois et de collectivités.
– Les Canadiens et Canadiennes voteront pour décider comment notre pays devrait êtremené. Beaucoup de gens aimeraient un changement, et ils méritent d’avoir un choix réel de la meilleure approche, qui répondra à leurs besoins et à ceux du pays.
La période que nous vivons n’est pas facile. Et nous ne devons pas nous leurrer en pensant que des solutions rapides existent. Mais les Canadiens et Canadiennes ne reculent pas devant les défis; nous leur faisons face. Grâce aux résolutions appropriées, nous pouvons construirel’avenir que nous voulons, et celui que nos enfants et petits-enfants méritent.
Donc que pourrions-nous contempler, comme Canadiens et Canadiennes, à l’aube d’une nouvelle année cruciale? Je suggère que nous adoptions les résolutions suivantes :
1) Défendre le Canada. Aider les Américains qui ne le reconnaissent peut-être pas à comprendre à quel point nous sommes essentiels à une économie américaineprospère, qu’il s’agisse aujourd’hui de l’énergie ou des automobiles, ou demain des minéraux essentiels et de l’intelligence artificielle.
2) Jouer en équipe. Ensemble, les Canadiens et Canadiennes sont toujours plus forts, et maintenant est l’un de ces moments où nous devons tous être prêts à sauter sur la glace si nécessaire. Défendons le Canada ensemble, au lieu de nous incliner séparément.
3) Accepter le changement. Le changement dans la façon dont le gouvernement fonctionne. Le changement dans nos attentes envers nos entreprises. Le changement dans la façon dont nous utilisons la technologie. Le changement dans la façon dont nous nous parlons et nous écoutons les uns les autres. Allant de la géopolitique à la technologie, le monde se transforme. Le statu quo n’est plus possible. La question est de savoir quel type de changement nous souhaitons : un changement qui nous rassemble, ou un changement qui nous sépare?
4) Soutenir et inspirer nos bâtisseurs. Les bâtisseurs créent des entreprises qui fournissent des solutions pour nous et des possibilités d’emploi pour d’autres. Les bâtisseurs améliorent nos collectivités et découvrent ce qui est possible dans nos universités. Nous avons besoin que les bâtisseurs canadiens soient libérés, parce que le moment est venu de bâtir – des logements, de l’énergie, des technologies, des collectivités et de la sécurité.
5) Imposer de vraies règles aux dépenses du gouvernement. Les Canadiens et Canadiennes doivent avoir la certitude que leur argent est dépensé efficacement. Les gouvernements ne peuvent pas faire des dépenses réflexes qui traitent les symptômes de nos problèmes sans guérir la maladie. Nous ne pouvons pas atteindre la prospéritéen coupant tout non plus. Nous avons besoin d’un gouvernement qui garde sa promesse de dépenser moins, pour que nous puissions investir davantage.
6) Servir davantage nos amis et nos proches, au sein de nos collectivités et au Canada, en particulier en temps de besoin. Le service, c’est comme un muscle qui augmente avec l’exercice. L’année 2025 sera l’une de ces années où nous aurons besoin de plus d’exercice.
7) Ramener la Coupe Stanley au Canada, où elle doit être.
On dit souvent que nos résolutions du Nouvel An sont plus efficaces quand la liste est courte, ciblée, fondée sur les comportements antérieurs et respectueuse des valeurs essentielles. Donc, en résumé, nous devrions adopter la résolution d’être plus canadiens l’année prochaine : de construire davantage, de nous soucier davantage des autres et de gagner plus souvent en faisant mieux, de meilleure manière.
Cet article d’opinion a été publié pour la première fois dans le Globe and Mail, le 30 décembre 2024.